Pourquoi le cadrage est très important en photographie ?

Dernière mise à jour: 26.04.24

 

Plus que pour le plaisir du sujet à immortaliser, le photographe doit s’assurer que son cliché raconte plus tard une bonne histoire, et réveille effectivement des souvenirs. Effectuer un bon cadrage s’avère alors être incontournable pour atteindre cet objectif. En effet, ce point technique facilitera la lecture de votre cliché.

 

La retranscription des sentiments

Une photo peut être considérée comme réussie lorsqu’elle parvient à réunir toutes les conditions essentielles pour raviver un souvenir chez le sujet concerné. Elle doit également permettre une interprétation claire de l’image à toute autre personne qui la regarde. Pour atteindre ce but, le moyen le plus simple en théorie, mais nécessitant beaucoup de connaissances techniques, en pratique se caractérise par un bon cadrage photo. 

Ce principe consiste à savoir placer idéalement le sujet principal dans le cadre défini pour la photo, et d’y inclure les éléments secondaires essentiels pour le valoriser. Dans cet objectif, le premier choix qui s’impose concerne la décision de presser le déclencheur suivant une position verticale ou horizontale, et dans quelle configuration schématique spécifique. À chacune correspondent effectivement des caractéristiques techniques mettant en valeur un aspect émotionnel particulier.

La position de cadrage

Le plus classique se matérialise par le style horizontal, plus communément appelé le format paysage. Il convient de ce fait à toute prise de vue sur un sujet fixe ou une action susceptible de s’étaler sur la largeur, mais aussi l’image d’un groupe de personnes par exemple. En gros, il s’utilise alors pour exprimer une généralité. À l’opposé, le cadrage vertical cherche à donner une impression de plus grande taille sur le sujet principal. Il peut alors servir pour souligner l’importance d’un événement, afin de le rappeler ultérieurement, à chaque fois que vous regarderez la photo. 

Par ailleurs, ce principe s’accorde également pour renforcer l’aspect ou le déroulement d’une activité allant en hauteur, comme le gravissement d’une montagne par exemple. En termes profanes, il est qualifié de portrait.

 

La configuration schématique

Il existe autant de raisons pour lesquelles vous pouvez expliquer le format que vous choisissez pour tirer votre cliché. Mais en point commun, chacune d’entre elles insiste sur une signification particulière à mettre en avant sur la photo.

La sélection d’un format rectangulaire horizontal indique clairement la volonté de mettre en évidence les lignes fortes de l’image, afin d’en accentuer le dynamisme, mais aussi pour en faciliter le visionnage. À ce propos, vous devez savoir que le fonctionnement naturel des globes oculaires suit le principe de la lecture en Z. Plus précisément, lorsque vous regardez une gravure, vos yeux se déplacent naturellement de gauche à droite, puis de haut en bas pour analyser l’objet et permettre au cerveau d’en fournir une interprétation. En jouant sur l’effet de cadrage, vous aiderez facilement les spectateurs à lire, et surtout à comprendre toute l’émotion que doit dégager votre cliché.

À l’opposé, le choix d’un rectangle vertical amène finalement à ce même résultat, mais après un processus de lecture visuelle et d’analyse plus complexe. En effet, le mouvement de balayage oculaire de haut en bas, ou vice-versa demande beaucoup plus d’effort et nécessite plus de temps pour réaliser les analyses. Le cerveau demandera ainsi un temps sensiblement plus long pour fournir sa compréhension de la scène. Par contre, le choix de ce style confirme la volonté de mettre en avant un point particulier concernant le sujet, sachant que les photos prises dans cette position donnent l’impression d’être plus grandes.

En alternative à ces différents formats photo, vous pouvez adopter le style carré. Celui-ci vous épargne des options de calcul relatives à la verticalité et à l’horizontalité, puisque le cadrage sera le même à gauche ou à droite, et en haut ou en bas. Toutefois, vous devez bien réfléchir avant de valider cette configuration, car elle ne convient qu’à un nombre très limité de sujets. Par ailleurs, ce format peut briser le dynamisme de la photo, et la rendre à la fois monotone et fade.

 

Les points de vue

Ces facteurs interviennent en parallèle à la position de cadrage et à la configuration schématique que vous choisissez. Ils concernent spécifiquement d’emplacement sur lequel vous vous situez par rapport au sujet, à l’objet ou à l’ensemble que vous allez photographier. Selon le cas, il existe normalement trois bases, qui fournissent chacune un degré d’émotion particulier.

La première concerne la hauteur d’œil, c’est-à-dire le niveau naturel et logique pour toute prise de vue. Le photographe est situé à la même hauteur que le sujet, assis ou debout. Le résultat se matérialise par une image vraie, claire et sans parasites. En version rapprochée, le cliché indiquera surtout une bonne proximité, voire une intimité avec le modèle photographié. Par contre, un plan éloigné indique une certaine réserve, ou même une relation plutôt distante entre le photographe et le modèle.

Une deuxième option est constituée par la vue dite en plongée. Le photographe, plus précisément l’appareil photo est positionné plus haut par rapport au sujet, avec l’objectif tourné vers le bas et qui donne alors l’impression de regarder le sujet de haut. Cette configuration permet d’accentuer les surfaces plus que les reliefs, en écrasant les perspectives, résultant de ce fait à une certaine déformation de l’image. Pour éviter d’inclure de nombreux éléments parasites qui se créent de ce fait avec ce type de plan, il est conseillé d’effectuer un cadrage serré sur le sujet. Le cliché issu de cette position plutôt dominante du photographe induit généralement un sentiment de solitude ou de détresse émanant du sujet.

La troisième possibilité concernant le point de vue se représente par la contre-plongée. Le mot ne peut se montrer plus explicite, cette position s’oppose diamétralement à la précédente. Elle agrandit plutôt le sujet, qui est cette fois-ci vu d’en bas, et qui donne l’impression de dominer et de se manifester dans sa pleine puissance. Par ailleurs, la déformation concerne plus les plans horizontaux qui sont maintenant réduits au profit des perspectives. La position de l’appareil orienté vers le haut met naturellement ces dernières en valeur, notamment si elles sont au voisinage immédiat de l’objectif.

La composition et l’interprétation

Pourquoi faut-il bien cadrer une photo ? Simplement parce que vous voulez que le cliché contienne tous les éléments clés du moment nécessaires pour faire revivre l’évènement. Mais l’enregistrement de ces sentiments nécessite une série de connaissances techniques à appliquer, pour que la magie soit effectivement immortalisée, et opère à chaque fois que quelqu’un regarde la photo.

 

La taille des plans

Cette rubrique participe également dans la constitution des différents éléments nécessaires à un bon cadrage, pour la retranscription idéale des sentiments dans une photo. Elle est basée sur la division des différentes parties du corps humain, à partir duquel sept types de cadrage sont issus.

Pour commencer, le très gros plan représente une technique qui consiste à éliminer tout composant superflu de la photo. Il vous permet de vous concentrer sur une partie spécifique du corps de la personne, ou d’un détail figurant sur un objet. En exemple concret, le très gros plan peut mettre l’accent sur un regard, ou sur le manche sculpté d’un gobelet ancien. Dans chaque cas, l’objectif consiste à permettre au spectateur de ressentir l’émotion exprimée par ce regard colère, plaisir, tristesse, entre autres… ou de reconnaître la valeur de l’ensemble de l’objet grâce à ce détail.

Ensuite vient le gros plan, dans lequel une partie plus importante du sujet, de l’objet ou du paysage occupe la plus grande partie du cliché, ne laissant au décor qu’une faible part d’apparition. Les détails, notamment les défauts restent ainsi facilement visibles, vous devez donc user de diverses techniques d’éclairage ou de balance de couleurs pour essayer de les compenser. Ce type de cadrage est surtout exploité dans la prise de portraits ou pour afficher une image en grande taille d’un objet.

Après le gros plan visage, vous pouvez appliquer une troisième technique qui consiste à capturer l’image du sujet de deux manières, en coupant au niveau de la poitrine, ou au niveau de la taille. Une grande ouverture est nécessaire pour pouvoir exprimer toute la teneur de la photo, et comprendre facilement le message qu’elle véhicule. Ce type de cliché est généralement appelé buste, ou plan rapproché.

En contrepartie de ce dernier, il vous est possible de rajouter la partie inférieure si vous tenez à produire une photo beaucoup plus complète, sans toutefois l’être totalement. Il s’agit du plan américain, dont le principe consiste à cadrer le personnage à mi-cuisse. Ce nom découle du fait que ce type de cadrage s’est surtout vu dans les films western américains classiques. Afin de pouvoir concentrer le regard sur le sujet, le décor peut être estompé par bokeh, en réduisant la profondeur de champ, et surtout en évitant d’utiliser les effets grand-angles.

Le juste milieu dans les différentes méthodes de cadrage photo se caractérise par le plan moyen. Il se concentre surtout sur le sujet principal qui apparaît en entier, mais avec un décor suffisamment détaillé, toutefois toujours sans mise en valeur particulière, pour remplir la totalité du cliché. Pour réussir ce choix, vous devez vous rapprocher, ou utiliser une longue focale.

Le plan large, également appelé plan d’ensemble, nécessite cette fois une ouverture plus petite. Le cadrage inclut cette fois une bonne partie du décor environnant le sujet, qui permet à ce dernier de s’identifier juste par sa présence, avec un équilibre sensible entre lui et l’environnement dans lequel il se trouve.

Pour finir, le plan général permet de créer une image dans laquelle le sujet fait partie intégrante du décor. L’importance du personnage consiste dans ce genre de clichés à apporter de la vie à l’environnement, et surtout à exprimer l’étendue de l’endroit. Contrairement à la plupart des autres valeurs de plan, vous devez utiliser ici une petite ouverture pour que la netteté reste égale sur toute l’image.

 

L’application des techniques

Cette partie vous apprend comment atteindre l’objectif principal d’une photo par un bon cadrage, et qui consiste à ordonner et hiérarchiser les éléments vers le sujet principal. Pour ce faire, vous devez commencer par appliquer la règle des tiers. Pour vous épargner des leçons d’histoire et des calculs mathématiques, le principe consiste à appliquer la proportion 1/3 pour 2/3. 

La composition photographique se base sur cette théorie, selon laquelle des traits imaginaires appelés lignes de force découpent l’image en trois parties horizontales et verticales de mêmes dimensions. Les intersections de ces lignes représentent les 4 points forts de la photo, c’est-à-dire les points où le regard sera attiré en premier. Vous devez donc y placer les détails les plus importants de votre sujet, afin de faciliter la compréhension de l’image, suivant le principe de la lecture en Z.

Par ailleurs, vous devez vous servir des lignes directrices pour imposer le rythme général de l’image. Des dominantes verticales et horizontales imposent un rythme statique, contre un dynamique pour des obliques, ou un pyramidal pour des lignes directrices qui encadrent le sujet dans un triangle.

La facilitation de l’interprétation

La finalité d’un cadrage photo réussi vise surtout à transmettre l’émotion du moment vers celui qui regarde le cliché, mais aussi à en interpréter le sens, même dans un cadre photo pêle-mêle. Savoir intégrer des formes élémentaires permet en ce sens de valoriser la photo plein pied que vous voulez réaliser pour votre sujet. 

La figuration d’un carré exprime le calme et la stabilité, mais avec une tendance à la platitude si vous ne l’accompagnez pas d’une autre forme. Le triangle ascendant pose votre sujet sur une base solide et induit une forme de spiritualité, avec la pointe tournée vers le haut.

A contrario, le triangle descendant impose un mouvement oculaire rapide vers le bas, et crée un sentiment d’insécurité. Pour une image reposante, le mieux consiste à inscrire le sujet principal dans un cercle pour créer l’harmonie, avec une impression d’équilibre parfait. Vous pouvez par ailleurs appliquer d’autres facteurs matériels et techniques supplémentaires.

 

 

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4 COMMENTAIRES

HENRY JP

October 4, 2021 at 4:11 pm

Toujours intéressant de lire ce type d’article

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ProjectManager

October 5, 2021 at 9:02 am

Bonjour Henri,

Merci d’avoir visité notre site et d’avoir pris le temps de laisser un commentaire.

Cordialement,
L’équipe Photovideotrend.com

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Pascal

September 18, 2021 at 11:19 am

Très bon article… Une bonne synthèse des règles à avoir en tête

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ProjectManager

September 18, 2021 at 6:54 pm

Bonjour Pascal,

Merci d’avoir lu notre article et merci d’avoir laissé un commentaire. Nous sommes heureux que vous l’appréciez.

Cordialement,
L’équipe Photovideotrend.com

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