Vous avez pris goût à la chasse aux images, et avez même acquis une certaine expérience dans le domaine. Vous avez désormais l’intention de vous attaquer à la photo de nuit, sans réellement savoir dans quel sens. Voici les essentiels à connaître, tant en matière de technique que de matériel.
La maîtrise du réglage
Dans tous les domaines, la nuit a été conçue à la différence du jour. En ce qui concerne la prise de vue en particulier, que celle-ci soit fixe ou mobile, cette nuance reste réelle. Elle nécessite de ce fait une manière particulière pour réussir à obtenir des clichés de qualité. Sachant que ce mot se rapporte par définition à la lumière et à tout ce qui s’en rapproche, le principe peut sembler quelque peu contradictoire, lorsqu’on parle de faire des photos durant la nuit. L’opération est pourtant possible, et vos connaissances en matière de réglages sur votre appareil photo constituent vos premiers alliés en ce sens.
Définition de la vitesse d’obturation
La nature vous a peut-être gâté en vous dotant de mains stables et précises, qui ne tremblent pas au point de ruiner chaque prise de vue que vous effectuez en journée. Néanmoins, cette capacité ne vous sera pas d’un grand recours pour une photo de nuit. En effet, si le problème du flou de bougé peut paraître imperceptible à la lumière du jour, elle se révèle dans toute sa puissance au moindre défaut d’éclairage.
Pour rattraper le coup, vous n’aurez d’autre choix que de trouver le moyen de gagner un peu en vitesse. L’utilisation d’un objectif avec stabilisateur pourrait vous aider, mais sans toutefois dépasser 1/10e ou 1/15e, au risque de toujours obtenir un résultat flou. Pour vous donner les meilleures chances, gardez en tête l’équivalence entre la focale et la vitesse limite de prise de vue. Concrètement, avec un téléobjectif de 300 mm par exemple, configurez une vitesse d’obturation de 1/300e. Vous réduirez de cette façon tout risque de flou, notamment si vous pensez photographier un sujet en mouvement.
Calcul de l’ouverture du diaphragme
Cette méthode constitue également un moyen, complémentaire du réglage, pour compenser le manque de lumière. Vous pouvez en effet capter un peu plus d’éclairage provenant des ressources environnantes, telles qu’une lampe, les feux d’un véhicule qui passe, ou même les lumières de la ville, en ouvrant au maximum le diaphragme de votre objectif. En parallèle, cette procédure favorise également la vitesse d’obturation, ce qui limite une fois de plus les risques de flou.
Pour effectuer cette configuration, il vous suffit de choisir la valeur la plus faible possible de l’ouverture, représentée par un sélecteur marqué du symbole f/, avec des chiffres à côté. En guise d’exemple, en passant de f/5.6 à f/4, vous gagnez déjà deux fois plus de temps pour le déclencheur. Cette capacité double encore si vous passez à f/2,8, et ainsi de suite.
Cependant, en fonction de l’objectif que vous utilisez, vous pouvez rapidement atteindre la limite, qui est de f/4 ou même f/5,6 pour les modèles bas de gamme. Par ailleurs, en agissant sur l’ouverture, vous modifiez également votre profondeur de champ. Ceci se traduit par une netteté approximative, voire médiocre de tout ou partie de votre photo, en fonction de l’endroit où vous faites votre mise au point.
Augmentation de sensibilité des ISO
Ce troisième paramètre est également solidaire de la vitesse et de l’ouverture, et peut vous aider à photographier un paysage nocturne dans les meilleures conditions possibles. Concrètement, si vous avez déjà configuré f/ au plus bas et que l’appareil affiche toujours une vitesse insuffisante, intervenir sur les ISO peut combler le manque. Vous pouvez de ce fait prendre un cliché deux fois plus rapidement, en passant de ISO 400 à ISO 800 par exemple.
Suivant votre sélection et en fonction du type de boîtier, vous pouvez augmenter la vitesse cran par cran en intervenant sur les ISO. Cependant, vous ne devez penser à cette solution qu’en dernier recours. En effet, même si rendre les ISO plus sensibles vous fait gagner en vitesse, cette méthode favorise également la manifestation de bruits sur les zones sombres ou noires de votre cliché.
Par ailleurs, dans le cas où vous atteignez le réglage maximal alors que la vitesse reste insuffisante, le résultat sera inévitablement flou. Par conséquent, vous devez toujours veiller à trouver le juste équilibre entre les trois paramètres que sont les ISO, la vitesse et l’ouverture.
Balance des blancs
Ce type de réglage s’effectue de manière automatique dans la généralité des cas, avec plus ou moins de performances en fonction de votre boîtier. Malheureusement, ce système peut vous pénaliser lourdement lors de vos escapades nocturnes, avec des clichés de mauvaise qualité. Une image de nuit nécessite en effet un réglage beaucoup plus pointu et plus élaboré qu’en plein jour.
Si vous photographiez en RAW, vous avez éventuellement la possibilité d’effectuer quelques rattrapages en post-traitement, en fonction de votre logiciel. A contrario, la solution consiste à ne pas laisser l’appareil prendre les commandes au moment de la capture. Vous devez procéder vous-même à une configuration manuelle pour trouver le bon réglage. Au besoin, faites plusieurs essais pour définir la meilleure valeur à appliquer sur chaque projet.
Mise au point
Comme pour un cliché de jour, celle de la nuit nécessite une mise au point finale avant le fameux déclic. Pour savoir comment prendre une photo en soirée, vous devez simplement avoir trouvé les meilleures configurations en matière de vitesse, d’ouverture et de sensibilité ISO avant tout. Ensuite, quelques essais pour le paramétrage optimal de la balance des blancs restent également nécessaires, dans le but de vous retrouver avec une photo exploitable, même en post-traitement. Ce n’est qu’à ce moment que vous pouvez intervenir sur les détails d’autofocus et autre mise au point, en ajustant chacun des collimateurs de l’appareil suivant la qualité.
Dans ce contexte également en effet, une recherche manuelle peut s’avérer être intéressante. La mise au point automatique peut en effet aboutir à des résultats inutilisables. Il est donc toujours préférable de procéder manuellement pour les photos à prendre dans le noir. Commencez avec le collimateur central, qui représente le plus performant et peut définir au mieux la cible. Il vous restera ensuite à peaufiner, au besoin, en manipulant chacune des autres bagues disponibles.
L’application de la bonne technique
Si un cliché peut être facilement réussi en journée, obtenir une photo nette la nuit constitue une autre paire de manches. Toutefois, un moyen important pour y arriver consiste simplement à trouver et adopter une bonne technique pour donner un résultat digne d’un artiste professionnel.
Choix de la cible
Une photo de nuit parfaite vous permet de dévoiler un sujet, un objet ou un paysage dans une version différente de l’habituelle. Pour accomplir cette tâche, vous devez alors commencer par définir clairement le thème de la photo que vous allez prendre, avant de mettre en scène votre projet. Afin de compter tous les détails importants, le moyen le plus conseillé reste celui des longues poses.
Cette procédure vous permettra en effet de capter le maximum de lumière susceptible de valoriser votre sujet, et de gagner en vitesse d’obturation. Le résultat sera d’autant plus intéressant si vous photographiez par exemple un animal nocturne en train de se déplacer. Par ailleurs, le meilleur choix consiste également à capturer en mode RAW, au lieu du JPEG direct. En effet, le premier vous ouvre les possibilités d’un post-traitement, dans le cas où vous remarquerez encore une certaine imperfection.
Sélection de l’emplacement
Lorsque votre sujet est défini, vous devez également opter pour le meilleur emplacement à partir duquel vous allez effectuer la prise de vue. Si vous comptez photographier un paysage de ville la nuit, il est clair que vous aurez besoin d’un certain recul pour le cadrage adapté. L’idéal serait alors de trouver un endroit suffisamment retiré pour autoriser un plan large. En profitant d’un panorama représentant une cité surplombant un plan d’eau par exemple, vous pourrez bénéficier des reflets renvoyés par la surface aquatique.
En choisissant le bon angle, vous pouvez obtenir une véritable photo artistique, quitte à faire un trépied avec des étais pour une stabilité correcte et créer un point de vue unique. Vous pouvez même sublimer l’ensemble en jouant sur le bokeh, autrement dit en incitant un effet flou d’arrière-plan pour mieux valoriser le sujet ou l’objet à mettre en avant.
Exploitation de l’éclairage
La nuit se caractérise de manière explicite et visible par l’absence de la lumière du jour. Néanmoins, elle reste un terrain de jeu intéressant pour effectuer de belles photos. Pour ce faire, vous devez savoir profiter des différentes sources de clarté existantes pour parfaire votre cliché. La première concerne la fameuse heure bleue, ce moment de transition entre le jour et la nuit qui apporte une magie sans égale à la photo prise durant cet instant précis.
Celle-ci varie suivant l’endroit où vous vous trouvez, mais des sites spécialisés vous donneront l’heure et la minute exactes pour chaque ville ou région. À défaut, si vous l’avez ratée, vous pourrez toujours vous baser sur les différentes lumières de la cité. L’éclairage d’un bâtiment, l’alignement des belvédères, ou même le mouvement des phares de voitures peuvent apporter un effet imprévisible sur vos clichés.
L’utilisation d’un bon matériel
En journée, la qualité d’un cliché dépend de celle de l’appareil utilisé. Pour une photo de nuit, la performance constitue un impératif, et non une simple option. Vous vous accordez plus de chances de révéler tout l’aspect artistique de votre travail en vous donnant les moyens pour ce faire.
Le boîtier
Il s’agit de l’élément principal qui vous permet de jouer sur la sensibilité ISO. Choisissez un modèle qui monte au maximum, afin de vous donner la plus grande amplitude en matière de réglage. Vérifiez également qu’il dispose de plusieurs collimateurs, pour faciliter l’accroche en zone sombre et apporter malgré tout un peu de contraste. Bien entendu, tout dépend de votre budget, l’écart de prix est assez important entre un modèle d’entrée de gamme et un professionnel.
L’objectif
Les plus performants se matérialisent par les modèles stabilisés et lumineux, mais qui s’acquièrent également à un coût parfois excessif. Heureusement, vous pouvez quand même en trouver à des prix abordables, qui vous permettront d’immortaliser un paysage de nuit de la meilleure des façons. Vous devrez malgré tout vous assurer de pouvoir maintenir votre stabilité en fonction de la taille, sachant que les plus puissants peuvent difficilement être utilisés à main levée. Vous devez alors prévoir d’autres accessoires.
Le trépied
Comment prendre la lune en photo ? En utilisant un objectif adapté capable de zoomer sur une telle distance, et un trépied pour appareil photo. Celui-ci vous épargnera des difficultés de capture, sachant qu’il vous évite une contrainte physique réellement dure. En effet, vous n’aurez pas à tenir à la main le matériel pointé vers la lune, pour les différentes phases de mise au point. Le trépied se chargera de supporter tout le poids, et vous pourrez procéder sereinement aux réglages.
La télécommande
Cet accessoire révèle toute sa praticité au moment où vous aurez fini tous vos paramétrages manuels. En effet, il vous évitera de toucher à l’appareil et de le bouger sensiblement, ce qui peut modifier toute la configuration que vous avez mis du temps à trouver. Un appui un peu trop marqué sur le déclencheur risque en fait de déplacer légèrement la caméra et nuire à votre paramétrage. En commandant cette opération à distance, vous évitez le pire, à savoir obtenir un résultat de mauvaise qualité et recommencer la recherche des meilleurs réglages durant de longs quarts d’heure.
La batterie de rechange
Les différents paramétrages, les essais, les poses longues, entre autres manipulations, consomment de l’énergie. Il va de soi que la qualité finale de votre cliché dépendra également de la puissance de batterie encore disponible. Prévoyez-en une de rechange pour ne pas prendre de risque.
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