Que faut-il savoir sur le photographe Irving Penn ?

Dernière mise à jour: 26.07.24

 

Le photographe Irving Penn a connu un long chemin avant d’avoir réussi à faire connaître son nom dans le monde de la photographie d’art et de la mode. L’excentricité de ses œuvres et l’authenticité des photos transformées à travers son objectif l’ont propulsé au rang des plus grands artistes. Parlons de son histoire et de ses succès dans les lignes qui suivent.

 

Son aspiration à devenir peintre

L’américain Irving Penn a d’abord voulu être peintre. C’est pour cela qu’en 1934, il s’inscrit à Philadelphia Museum School of Industrial Art pour étudier la peinture, le dessin et le design pendant 4 ans. Ensuite, il déménage à Mexico en 1941 afin de commencer sa carrière de peintre. Toutefois, il se rend compte que ses œuvres n’étaient pas à la hauteur de ses ambitions et décide de les détruire et de se consacrer à la photographie à New York. Même s’il est débutant dans le domaine, en 1943, il a l’opportunité de faire la couverture du magazine Vogue. Il dévoile alors son talent pour faire ressortir des photos simples, mais raffinées en ayant comme fond un pan de mur.

 

Sa spécialité pour les photographies de natures mortes

Irving Penn apporte une grande révolution dans le monde de la photographie de mode grâce à son concept de s’intéresser davantage aux éléments non inclus dans le cadre de la photographie au lieu de se focaliser sur les éléments qui y sont déjà. C’est de là que part donc son idée de remplacer le mannequin par une écharpe, des gants, des citrons, des oranges, un sac en cuir et une topaze dans la couverture du magazine Vogue. C’est une première dans le domaine et des œuvres dans ce style s’enchaînent ensuite comme la photo nature morte moderne appelée Still Life with Ace of Hearts qui change l’image des magazines dédiés à la mode à l’époque. Irving Penn apporte à Vogue un véritable renouveau.

 

Les corners portraits

L’envie de faire les choses différemment commence à plaire au photographe américain qui crée alors en 1948 les corners portraits consistant à placer des célébrités dans des coins étroits pour les prendre en photo. Il a ainsi eu le privilège de photographier de nombreux artistes de renom comme Martha Graham, Igor Stravinsky ou encore Marcel Duchamp. Irving Penn et Picasso ont également travaillé ensemble. Ce qui a le plus marqué avec ces corners portraits c’est la sincérité des photos. Ces célébrités ont été montrées sous leur vrai jour avec toutes leurs imperfections.

Son expérimentation sur le tirage platine

Le tirage platine consiste à mettre le négatif directement en contact avec un papier trempé dans une émulsion afin de faire ressortir des teintes chaudes. Ce procédé, assez complexe, inspire Irving Penn dans ses photos. Il applique ensuite au pinceau sur celles-ci des produits chimiques pour leur ajouter plus de tonalité. Il a été tellement embarqué dans cette nouvelle aventure qu’en 1970, il ferme son studio pour ouvrir un laboratoire de tirage platine à Long Island, sa ferme familiale.

 

Son mariage avec la top modèle suédoise

En 1947, Irving Penn rencontre pour la première fois sa future épouse Lisa Fonssagrives pendant un shooting. Elle est une super modèle d’origine suédoise et a séduit le talentueux artiste qui finit par l’épouser en 1950. Elle devient à la fois sa femme et sa muse. Lors d’une vente aux enchères de la collection de photographie d’Elton John en 2004, une des photographies immortalisant Lisa Fonssagrives a été achetée à 57 360 dollars.

 

Irving Penn et ses photos de mode exotiques

En collaborant avec le magazine de mode Vogue, Penn a eu la chance de parcourir le monde. Pendant ses déplacements, il photographie des modèles de différentes nationalités et qui sont fiers de représenter leur origine dans les photos. Irving Penn commence alors à se servir de la lumière naturelle pour donner un rendu exotique aux images. Néanmoins, il doit sacrifier l’authenticité des photos en ajoutant à celles-ci des éléments stéréotypes pour conquérir le cœur des Occidentaux.

 

Sa nature discrète

Malgré sa carrière exceptionnelle de 70 ans dans le monde de la photographie, Irving Penn a su garder la tête sur les épaules. Si la beauté de ses œuvres fait du bruit, lui, il préfère rester loin du feu des projecteurs. Si l’envie de préserver son intimité en est la principale cause de sa discrétion, son manque de confiance en lui y est également pour quelque chose. Il a d’ailleurs confirmé au New York Times lorsqu’il parlait de ses doutes sur son habileté au moment de prendre les photos.

Son intérêt pour le nu photographique

Bien que Irving Penne aime la mode, il a également une grande passion pour les courbes féminines. En effet, Irving Penn, dans ses photos, dévoile le corps de la femme dans tous ses aspects : ventres pulpeux, seins bien charnus et vergetures. À travers son objectif, il essaie de redéfinir la féminité et de montrer que les rondeurs et les fortes corpulences sont aussi une autre image de ce qu’est la femme. Irving Penn, avec ses nudes, change littéralement la vision du monde sur la femme idéale.

 

Son œuvre Head in Ice

En 2002, le magazine de mode Vogue le charge de faire la couverture d’un article concernant les méfaits de l’eau froide sur la peau. Ayant une imagination très poussée et une constante envie d’innovation, Irving Penn décapite donc un mannequin en plastique avec des lèvres rouges, congèle sa tête dans la glace et brise quelques morceaux de cette dernière pour donner un résultat élégant qu’il nommera Head in Ice, une grande réussite pour l’artiste.

 

Sa réputation auprès des rédacteurs de Vogue

Bien qu’il soit célèbre auprès de Vogue, les rédacteurs du fameux magazine de mode ne lui font pas d’éloges, jugeant Irving Penn de réaliser des portraits trop excentriques. Dans les années 50, il se lance alors dans la publicité afin d’explorer de nouveaux horizons et acquérir plus d’expériences dans le monde de la photographie.

 

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